Elles ont une image de bouteilles à la mer, qu’on envoie au hasard et sans grand espoir. Et pourtant, il peut arriver qu’elles soient repêchées, les candidatures spontanées. C’est en tout cas ce que montre le livre blanc
Les Pratiques de recrutement, publié fin octobre par le cabinet de conseil Von Rundstedt en collaboration avec
HR Today.
Ainsi, 83% des employeurs se montrent ouverts à l’idée d’évaluer ces candidatures en interne. Pour environ la moitié des entreprises (53%), le taux de suivi se situe entre 1 et 10%, et pour 20%, il atteint même 11 à 25%. En moyenne, la probabilité qu’une candidature spontanée aboutisse est de 16,5%.
La pénurie de personnel sectorielle contribue à ces chiffres, mais la considération nouvelle des employeurs s’explique aussi par l’usage de plus en plus fréquent d’algorithmes pour sélectionner les CV sur la base de mots clés, éclaire Anne Donou, directrice romande du cabinet de conseil Von Rundstedt. «La qualité des CV retenus a tendance à baisser, parce que les algorithmes ne donnent pas du sens aux parcours comme un recruteur peut le faire. Cela amène à valoriser davantage les candidatures qui arrivent par d’autres biais, comme le réseau ou la candidature spontanée.»
Des mois après l’envoi
Elsa*, avocate stagiaire, a obtenu deux stages de cette manière. «Je sais que dans ce secteur les offres ne sont pas toujours publiées», raconte-t-elle. Dans le premier cas, lorsqu’elle postule spontanément dans une institution publique, elle reste sans nouvelles pendant plusieurs mois puis reçoit une offre qu’elle doit refuser parce qu’elle se trouve en pleine session d’examens. Mais son dossier n’est visiblement pas oublié: six mois plus tard, lorsqu’elle rappelle l’institution, elle obtient rapidement un entretien, qui débouche sur un poste.