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Sommes-nous des Super-héroïnes?

Publié le 03/02/2025
Sommes-nous des Super-héroïnes?
J’ai eu la chance d’être invitée comme Keynote speaker, il y a quelques années, par une banque pour échanger sur la pluralité des rôles de la femme. Vous pourriez penser : encore une soirée dédiée aux femmes… Mais pourquoi pas ?

Par Nathalie Brodard
La soirée portait ce titre : Sommes-nous des super-héroïnes ? Alors, le sommes-nous? Oui, non, peut-être. Je n’en sais trop rien, mais quelle pression parfois! Pour lancer la soirée, nous avons passé un extrait du film de «Bad moms». Je m’y suis reconnue… Que nous soyons épouse, mère ou pas, femme de carrière, voisine, sœur, nous aurons toujours des attentes par rapport à nos divers et multiples rôles.

Le but de cette soirée était le partage d’expériences et l’identification de nos rôles, ceux qui nous plaisent, ceux qui nous stressent, ceux qui nous ressemblent et ces rôles que nous n’aimerions plus jouer.  Dans quel rôle sommes-nous le plus épanouies et quel temps accordons-nous à ces rôles. 


Mais revenons à la question centrale de cette chronique : est-ce que je me considère comme une super-héroïne ? Il y a l’image… et la réalité du quotidien. Comme beaucoup d’entre vous, je mène deux vies : une privée et une professionnelle.  J’ai choisi de devenir entrepreneur il y a 16 ans, alors que je revenais du Moyen-Orient avec mes fils, l’ainé 10 ans et le cadet à peine 10 mois. A ce moment de ma vie, j’ai écouté cette petite voix intérieure qui m’a fait prendre la route de l’indépendance. Je ne me suis pas posée beaucoup de questions, mais je me suis lancée et j’ai nagé. 

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J’ai eu le courage d’affronter les refus, de persévérer et de construire ma petite entreprise. Chaque jour, chaque année représente une nouvelle étape et je continue à jongler avec mes différents rôles. Comme vous certainement, je me remets sans cesse en question. Il y a toujours une partie de moi qui n’aura jamais confiance et qui recherchera toujours plus ou de manière différente  
 
Et il y a des jours où j’ai l’impression que rien ne fonctionne, le black out. Mais pourquoi, et surtout pour qui, est-ce que je cours après la perfection ? Lors de cette soirée, je me suis rendue compte que ces merveilleuses femmes vivaient toutes des situations différentes de la mienne, mais pas si éloignées que cela. Elles sont grand-mère à la retraite, employée, femme, mère seule…. Toutes avaient des rôles qui leur prenaient plus de temps que d’autres. Un élément les caractérise toutes: le manque temps. Elles ne pensent pas à s’octroyer des moments à elles. Et là, il y a certainement quelque chose à faire. 

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Dans mon entreprise, j’ai instauré un « duvet day », une journée où les employés peuvent se reposer sans avoir à se justifier. Pourquoi ne pas s’offrir de temps en temps un duvet day ou un jour pour se ressourcer ou prendre un peu de recul?
Ce jour libre pourrait être consacré à dresser une liste des différents rôles que l’on tient au quotidien: leur nombre, leur durée, leur impact sur votre moral et sur votre énergie. Posez-vous les bonnes questions: quels sont les rôles qui m’épanouissent? Lesquels me pèsent? Dois-je continuer à organiser une fête de Noël si je n’ai plus envie? Dois-je continuer à rester membre d’un club si cela ne me plaît plus (juste par convenances sociales)? Est-ce grave si j’oublie la réunion des parents? Suis-je pour autant une mauvaise mère? Et qu’arriverait-il si j’arrêtais de m’engager bénévolement pour une association? Que se passerait-il si j’arrêtais de répondre dans l’heure aux appels ou messages de ma mère?
Certains rôles ne peuvent pas être questionnés ainsi: la travailleuse et la mère (si on a des enfants), notamment. Mais s’apercevoir que certains rôles ne sont pas obligatoires et les laisser un peu de côté, ce n’est pas bien grave. Cela permet de faire baisser la pression, de sortir de la course à la perfection et de se réapproprier, avec humilité et épanouissement, le statut de super-héroïne.
Et vous, quels sont les rôles que vous accepteriez de laisser de côté pour retrouver un peu de légèreté ?

A bientôt, Nathalie