Comment dire NON à son chef / sa cheffe?
Publié le 12/01/2024
Si vous faites partie des personnes qui ont l’habitude de dire oui, vous êtes davantage à risque de surcharge. En effet, dans le stress et le rythme accéléré chacun cherche le chemin le plus facile, les demandes pleuvent souvent sur les collaborateurs conciliants. On s’habitue à demander là où c’est plus simple! Celles et ceux qui posent bien leurs limites et qui n’hésitent pas à dire non seront naturellement moins sollicités!
Le chemin pour dire non à notre hiérarchie est souvent plus ardu que pour poser des limites à nos collègues. En réalité, nous avons appris à obéir à l’autorité depuis tout petit, on ne nous a pas appris à dire non. Quelques stratégies afin de poser des limites de façon adéquate à votre chef.fe:
1° Incarnez votre motivation à poser vos limites: « Je dis non afin de préserver ma santé, préserver ma vie privée (mes proches en seront contents), et préserver mon travail (j’en serais satisfait) ». Dire non à votre hiérarchie est une prise de risque et un effort important, il faut absolument être déterminé.e et savoir quels en seront les bénéfices pour vous.
2° Clarifiez vos priorités, votre cahier des charges, le planning de vos tâches en cours. Souvent la hiérarchie n’est pas sur le terrain et ne peut pas se rendre compte précisément de votre charge de travail actuelle. Soyez prêt à le transmettre et à négocier avec votre chef.fe.
3° Entraînez-vous à dire non progressivement et par degré de difficulté croissante, du plus facile au plus difficile: d’abord dites non dans votre tête (entraînez-vous dans l’imaginaire), puis demandez systématiquement un délai de réponse: « Si j’ai bien compris, vous me demandez de… Je vais réfléchir comment m’organiser pour intégrer cette nouvelle demande dans mon planning, je reviens vers vous dans… (5 minutes, 15 minutes, demain matin… ).
4° Lorsque vous tentez le non effectif: montrez votre volonté de bien faire et votre impossibilité de le faire, lâchez si votre chef.fe n’est visiblement pas conciliant.e. Valorisez ce premier pas même s’il est maladroit, autorisez-vous d’apprendre par essais et erreurs. Dites non dans une ouverture et une négociation: « J’aimerais bien le faire, malheureusement, vu ma charge de travail actuelle, il m’est impossible d’exécuter cette tâche supplémentaire », « Voici ma charge de travail en cours, il m’est impossible de tout faire, qu’est-ce qui est prioritaire? Quelle tâche vais-je devoir laisser tomber pour respecter mes heures de travail? »
Vous pouvez aussi dire oui dans un premier temps tout en avertissant comment procéder autrement afin que cela soit plus facile pour vous par la suite: « En principe, je devrais partir maintenant mais j’accepte de rester au travail le temps de terminer cette tâche supplémentaire. Cependant, la prochaine fois, je vous demande de m’avertir plus tôt dans la journée afin que je m’organise et que je puisse partir à l’heure, sinon je serai obligé de vous dire non ». Et si cela se reproduit, vous appliquez ce que vous avez averti!
Dans tous les cas, dire non à sa hiérarchie est une prise de risque: l’autre sera déçu.e, peut-être fâché.e, il.elle pourrait ne plus vous donner de tâches intéressantes? La hiérarchie par définition a le pouvoir sur vous. Ce qui peut vous aider c’est d’interpréter la réaction de l’autre autrement: « S’il.elle réagit négativement c’est que j’ai réussi à poser mes limites, c’est un succès pour moi! »
Précautions à prendre lors de demande toxique et abusive: Si vous avez l’impression que les demandes de votre hiérarchie sont injustes, inéquitables ou que la forme ne respecte pas votre intégrité (agressivité, dénigrement, humiliation):
1° Consignez tout par écrit: date, demande ou comportement irrespectueux, témoins éventuels? Preuves écrites conservées (mail ou autre).
2° Faites le bilan avec une personne de confiance: constatez l’étendue des abus, est-ce une injustice avérée, est-ce intentionnel, êtes-vous le.la seul.e à subir cela?
3° Demandez de l’aide: personne de confiance, RH, médiateur, chef de votre chef
4° Préparez un plan B: chercher un travail ailleurs! Dans ce genre de situation, la solution afin de se préserver est très souvent « courage fuyons! ».